Madone 2022


Ça y est ! La moto est réparée, le bonhomme à peu près aussi. Les épreuves de la vie forcent parfois une remise en question de sa propre existance et chamboulent souvent tes coryance, la Madone des Motards à Porcaro sera une sorte d’objectif de rétablissement, ou une sorte de remerciement.

Autre saison, autre ambiance ! Nous sommes au mois d’août 2022, il fait beau, très chaud, je ne vais pas te mentir, trop chaud, c’est tout ce que je déteste à moto ! La BM est opérationnelle, chargée, départ par les routes vendéennes sans intérêt, mais alignement des planètes, nous nous retrouvons par hasard avec mes parents à Challans, le temps d’avaler une pizza de distributeur. C’est un détail, juste un sourire que te fais la vie, alors je stocke dans un coin de ma mémoire, rayon bons souvenirs ! Je profite de cette première escapade pour trainer dans les marais de Guérande, c’est joli mais sûrement mieux pour y randonner à pieds, l’histoire est vite pliée à moto et je file à Malestroit pour être à pied d’oeuvre la veille du rassemblement.

Sympathique petite ville, le camping au bord de ‘lOust est accueillant, pas grand chose à faire seul une fois installé, pas de groupe de motards ou de voisins causants, je vais boire un verre « en ville », j’ai l’impression d’être un pochtron tout seul avec ma bière… je rentre manger un morceau,tu noteras que ce coup-ci j’ai un réchaud pour manger correctement…

…même si mon département à moi, c’est bien la Charente-maritime !!!

Une toute petite bruine d’été au matin ne gêne en rien le pliage de gaules -la toile je veux dire, pas le Général- après un café chaud : Je n’ai qu’une vingtaine de kilomètres à faire, j’arrive pour être présent à la première messe, inhabituellement je suis dans les premiers ! J’échange deux mots avec un couple immatriculé dans les Deux-sèvres, d’où je viens (…même si mon département à moi, c’est bien la Charente-maritime !!!), ils ont l’air sympa, nous nous retrouvons après la messe pour un café au troquet du coin et comme l’accès au site de la Madone n’est possible que l’après-midi, d’une ça explique qu’on ne soit pas très nombreux, deux, c’est l’occasion pour prendre le temps d’un resto à Ploërmel avec mes nouveaux amis.

Retour aux affaires, les toiles de tentes sont plantées dans le « champs de toiles » et nous divageons dans le village avec Sylvie et Thierry, à la découverte du stand de goodies ou truc-food pour tous les goûts, on ne mourra ni de faim ni de soif !

L’après-midi se passe gentillement, le programme du weekend prévois un temps de recueillement pour les motards disparus, une retraite aux flambeaux puis un concert jusqu’au bout de la nuit. Les buvettes sont ouvertes, alors il faut étreiner le gobelet tout neuf !

Retraite aux flambeaux, petite pensée pour ses parents à celui là…

Et c’est là que tu vois… ça dégénère… Tu croises quelques un qui ont un bateau sous les pieds, on va dire que c’est le folklore, sûrment le coefficient de marée important de la buvette, chacun fait comme il veut après tout, c’est ma première fois alors je découvre avec l’émerveillement de la jouvancelle, on profite un temps du concert puis jugeant que la journée a été assez longue, on rentre dans nos guitounes pour une nuit de sommeil et de repos mérité.

Partout il est écrit « rupteur interdits. » Le mec à l’entrée m’a même rappelé ça, c’est sûr qu’un flat BM c’est totalement fait pour… J’étais relativement confiant sur l’ambiance de la nuit, vu les précautions prises par les organisateurs….

tu notes que j’écris pas motard ?

Et pourtant ça rupte dans tous les sens. Moi, à la base, je suis naïf. Je me dis « nan mais bon, vers 1 ou 2 heure du matin, il seront tous chicorée et dodo / bonne nuit ». J’entends un moteur très proche… Je sors : Le gamin a démarré sa brelle à côté de la toile de Thierry, vu l’état, j’hésite, si je lui dis « non, ça c’est pas bien », je ne suis pas sûr que ça passe ..bien. Rupteurs, Sylvie sort comme une balle de sa guitoune, savonne copieusement le gamin (tu notes que j’écris pas motard ?) qui m’explique qu’il sait ce qu’il fait, il est mécanicien… je comprends bien des choses maintenant…

Moi, c’est ma première contentration !

Bref, à 4h du matin, je ne dors pas, je sors pour envisager d’aller bivouaquer dans le premier bois loin de tout ce bordel : Moi, c’est ma première concentration ! pour de vrai ! 51 ans, permis depuis mes 20 ans mais un rassemblement, connaissais pas. Et je ne veux plus connaitre ! Le champs est encombré de rubalise « chacun chez soi », tu vois le topo, pas engageant, je vais quand même essayer de dormir… …et j’ai réussi, 30mn, boules quiès et bras en croix sur les oreilles.

T’imagine ma tête au réveil ? Je vois celles des copains, je suppose que j’ai la même, ça fait pas envie ! Ajourd’hui on est le 15 août, les motos vont être bénies puis une balade de tout ce joyeux monde est prévue. Nous déjeunons, instant de réconfort, paticipons à la bénédiction, instant réservé, quand même je suis venu pour ça, mais franchement… après je me casse de là ! Thierry qui n’est pas plus adepte que moi des mélomanes ambianceurs de la nuit m’a dit au matin « non… …mais faut venir aux Millevaches, tu verras, c’est pas pareil. Je ne suis pas chaud quand même, voire carrément vacciné, il m’a assuré que la nuit c’est calme et que là bas, c’est pas les mêmes motards, parce que moi, là, franchement je préfère être seul, à ce tarif… Bon, Ok, mais camarade, faut que le soufflet il retombe avant ! Bilan positif, quand même, moi et ma verte BM on a bien roulé et se faire des amis comme ça fallait bien une nuit au chant des rupteurs !


Une réponse à “Madone 2022”

  1. Ah le chant du rupteur, on a les mélomanes qu’on mérite…
    Merci pour cette belle histoire qui date d’un temps ou on ne se connaissait pas encore 😁
    Nico

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