J’étais bien avec elle, vraiment, j’avais l’impression que je ne m’en lasserai jamais de cette R1100RT… Si ce n’est cette fichue boite avec des passages de vitesses à peine digne d’un motoculteur, il aura fallu que je roule à nouveau avec quelques japonaises avec des boites précises et douces pour trouver ce « petit défaut » insuportable. Je lorgnais déjà les sportives-GT, fan de VFR que j’étais, et l’élégance des formes généreuse de la Kawasaki GTR 1400, son équipement et ce bloc moteur qui pousse velu… Je me suis dis : C’est la bonne !

Et quoi de mieux pour découvrir sa nouvelle belle que de passer quelques jours en voyage de noces ? Ou simplement voyage de quelques jours, pour faire connaissance ?
Comme d’habitude, je n’ai pas mis longtemps à trouver une idée : Le « désert » des Bardenas Reales est une destination qui semble assez prisée, faisable en quelques jours : Le temps n’attends pas, quelques coups d’internet plus tard, le plan est posé : Départ de la maison, descendre tranquillement dans le Béarn en prenant les départementales, le bac de Royan au Verdon, histoire qu’il y ait un petit truc rigolo au passage.

Ca devrait m’occuper une petite journée, la seconde sera consacrée à rallier Villafranca en Espagne puis un peu de visite locale.
Bardenas Reales est un site naturel protégé, très fréquenté : Il n’exite que quelques chemins autorisés aux véhicules motorisés, chemins cailloueux ou boueux si la pluie est de la partie, où, tous types de véhicules se suivent à la queue leu-leu. Tu vois ça ? Ben j’aime pas. Donc au programme, le 3eme jour, je louerai un VTT sur place pour découvrir ce joli coin de Navarre loin du flot de touristes et profiter du paysage dans le calme.
Jour suivant, je vais à Lourdes. Parce que. J’ai envie, c’est tout. Ca m’évite de reprendre les mêmes routes pour repasser les Pyrénées, surtout. Et enfin, cinquième jour, retour express, au mieux, au « best effort » comme on dit au boulot.
Ça, c’est le programme. Relecture vite fait, je valide et réserver les campings, la location de VTT. Bref, je te raconte.

C’est marrant, je vis en Charente-maritime depuis presque toujours, il y a des trucs que j’ai toujours considéré comme des « trucs à touristes »… Prendre le bac pour aller au Verdon par exemple. Faut être un peu borné pour avoir des idées comme ça, non ? Alors que c’est la plus belle porte pour longer la côte atlantique… Donc, ça, c’est fait : J’ai joué le touriste.

Descendre sur Lacanau où les routes incitent à flâner puis Mont de Marsan où les lignes droites incitent… à être vigilant, radars partout. Je fais un pas de côté à Hagetmau (se prononce a-gette-ma-hu quand on veut faire crisser les dents),une visite en passant chez ma collègue binôme, pour une fois, je ne la verrai pas derrière un écran, je fais connaissance avec un nouveau né et le papa, c’est toujours sympa de voir ceux qu’on apprécie avancer dans la vie. J’arrive vers ma première destination, Sauveterre en Béarn : Village étape, mais le camping et l’accueil est top ! Vraiment, si tu passes par là, vas-y !

Le gérant est passionné et il n’y à qu’à voir le bloc sanitaire pour se dire qu’on est bien loti. Je profite de la présence du camion à pizzas, ça sera plus sympa et largement mérité.. Au réveil le lendemain, les camping caristes voisin m’offrent le café, je suis surpris, agréablement, je me dis que la bonne humeur du patron déteint sur les clients !
Le gérant est passionné et il n’y à qu’à voir le bloc sanitaire

Je file en Espagne, la GTR est chargée, déjà à la base elle est lourde… Je reste prudent dans les cols de montagne, on ne se connait pas encore bien et je ne suis pas hyper à l’aise dans les épingles montantes, sur l’angle au ralenti de 2eme elle tend à mettre un a-coup à la remise des gaz, même sur un filet, j’aime pas bien ça…

Je fais une halte à Roncevaux, évite Pampelune, pique-nique je ne sais pas trop où, il fait beau, mais un vent de fou ! J’atterris finalement au « Camping Bardenas » à côté de Villafranca. Le camping a l’air correct, l’accueil est courtois, il y a une boutique où je trouve des sucreries à avaler, je localise mon emplacement, m’installe…

On est au milieu de l’après-midi, j’en profite pour aller voir de près la fameuse route touristique. Je suis à quelques minutes du parc, m’engage sur le chemin, entre les quads, les trails mais aussi des harleys, des scoobites.. C’est ce que j’avais compris, juste un chemin très fréquenté, les habitués du offroad ouvrent en grand projetant des pavasses sur les autres touristes, idem pour les 4×4… Je fais les photos incontournables « que tout le monde fait », la maisonette, et… pas la cheminée de fée : je la ferai demain à vélo !

… Puis je coupe court à « l’aventure », je n’ai pas envie de déglinguer radiateur du GTR avec les cailloux qui pourraient voler (il est assez exposé je trouve…), je repère un autre accès au nord, très peu fréquenté, mais très peu spectaculaire aussi, le chemin de graviers en épaisse couche laisse danser le GTR, je fais quelques kilomètres dans ce payage sec, venteux et ensoleillé.

Retour au camping, trois motards en trail se sont installés à côté, ils ont été bloqués dans les Pyrénées par la neige (nous sommes en mai), parlent de trace du TET… C’est quoi donc ? C’est la petite info-graine portée par cette échange en coup de vent, qui va germer, on en reparlera…
Jour du changement de monture, j’ai réservé un VTT (MTB..) chez Bardenas Bike mes équipements de vélo encombraient une valise à eux seuls.. Je laisse le GTR devant la boutique et le loueur emmène m’emmène avec un chargement de touristes et vélos au point de départ du circuit. Malgré l’afflux dans la boutique, il prend le temps d’expliquer la carte, les commandes des vélos électriques et de donner les informations à tout le monde avec le sourire. Il nous remet une carte de plusieurs circuits avec des repères « google maps », j’opte pour une cinquantaine de kilomètres, sur la journée ça devrait être ni trop ni trop peu.

Rapidement, les chemins serpendant dans tous le site, je considère la carte et gogole map comme mes meilleurs amis de la journée… Facile de se tromper, les chemins sont assez roulants. Bien sûr, passage par la cheminée de fée qui est le rocher symbolique du site.

J’ai décié de grimper sur un point de vue, la côte est longue. Très longue. Ça fait un bail que je n’ai pas roulé comme ça à vélo ! Mais je me régale de chaque panorama, je pense avoir pris la bonne option pour cette journée !

Je me hasarde sur une trace qui est plus évidente sur la carte que sur le sol, l’occasion de me perdre un peu, de passer du chemin au single un peu plus ludique… Trop, point n’en faudrait, la journée n’est pas finie

J’ai mon pique nique, je mange aux abords d’une ruine, à l’abris du vent. Oui il y a encore du vent. Fort. J’en profite même pour me reconcentrer un peu sur moi même, oui, enfin, t’as compris, je pique un somme.

Paysages de far west, la végétation est rase et les subtiles couleurs des montagnes alentours, du sable à l’ocre, me dépaysent totalement, je pédale pour en voir encore et encore !

Les panoramas se paient cash en coups de pédales, mais quelles vues !

La journée s’est passée assez rapidement, sans l’ombre d’un doute, d’une déception, d’un regret, d’une pensée négative, je reviens au point de départ, qui est donc le point de retour… …une salariée du loueur nous attend pour faire la navette, c’est juste parfait, j’ai une tête de déphasé avec la poussière et la fatigue, au final j’ai fait 60 km, mais contrairement à ce que laisse penser la photo, je suis content !

Retour au camping, mes motards voisins ont laissé place à une famille, l’ambiance est animée et les consigne de la mère fusent dans tous les sens vers des enfants qui …sont des enfants. La nuit précédent n’était pas terrible, le camping est coincé entre une route à poids lourds et un chemin de fer allez loin, mais pas assez… Les gamins se brossent les chicos dans les éviers juste à côté, j’informe la maman qu’un sanitaire plus confortable et plus grand est un peu plus haut dans le camping (on a qu’un wc à proximité). Conseil bienvenu, la p’tite dame est sympa, m’indique les sites à voir dans la région, ils sont aussi sous le charme de cette région.

Direction Lourdes, les routes espagnoles sont belles, roulantes, on s’y sent à l’aise. Des petits villages ressemblent à un amoncellement de maisons au milieu d’un paysage vert tout en douces courbes, j’ai plaisir à rouler ici.

J’ai pris la direction de la très belle ville de Jaca, l’occasion d’admirer les eaux turquoise du lac Yesa, alimenté par le fleuve Aragon, qui donne aussi son nom à la région.

Je passe le tunel du Somport, douche froide. Au sens propre. J’ai quitté l’Espagne sous un ciel bleu et un rayon de soleil, les nuages avaient visiblement décidé de rester de l’autre côté de la montagne.

C’est pas pareil, c’est pas plus moche, c’est juste différent…

Je vais rouler en évitant soignement les grands axes, parce que je suis un touriste et en essayant de laisser derrière moi le mauvais temps, pique niquer sous la pluie ne m’entousiame pas particulièrement. J’atterris finalement dans un pré sous un rayon de soleil avec les Pyrénées et ses nuages accrochés à la montagne en arrière plan.

Arrivé à Lourdes, je me pose au camping prévu. Ce qui n’était pas prévu c’est que celui ci est tenu par une femme au caractère tempé au au sens de l’accueil approximatif.

Lourdes tout le monde connait. Oui. Ben non, moi je n’avais jamais vu la basilique souterraine St Pie X ! Et pas parce qu’elle est petite, au contraire. J’y reste un petit instant, c’est aussi grand qu’étonnant, je la trouve belle.

Le tour de la ville est fait, quelques photos souvenir et il va être temps de retrouver le confort de mon duvet…

…mais j’ai une faim de loup. Il y a une baraque à frites juste en bas, pas loin, une frites chti.. mais à Lourdes.. : C’est un style de miracle… Ça me fait envie ! En plus ils sont sympas comme tout !
Tu connais ce sentiment d’avoir eu les yeux plus grand que le ventre, mais une fois que ce qui n’est plus sous les yeux est dans le ventre ? Voilà, repus, « geudé » comme on dit chez moi, c’était bon, mais je n’aurai pas du prendre un « américain » (avec le pain) : Ce qui est en plus était en trop.

La route du retour est sans surprise, départementales roulantes, puis envie de rentrer, je prends l’autoroute à Langon, passe Bordeaux, fait du remonte-file pendant 10 km, pas évident avec une moto qui fait 1 mètre de large, je sens que les valises ne passent pas loin des voitures, mais …passent. Enfin autoroute A10 en mode vaisseau long courrier, calé sur la moto à une allure soutenue, le GTR est dans son élément, un missile sol-sol, le compte tour est dans la bonne plage pour réaccélérer rapidement, cette moto est faite pour ça. Nous avons fait 1400 km, la conso moyenne en mode éco est à 5.2 litres, j’ai juste commis l’erreur de faire un plein de E10 ce qui accentue fortement les a-coups moteur lors de la remise de gaz, très gênant dans les cols…. Bref, nous nous connaissons maintenant.

Une réponse à “Bardenas Reales 2023”
Merci pour la balade mon cher Francky